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CDSG - La Bataille du Roc Noir selon un de ses combattants : Caporal Marcel VIFFRAY

Par admin nivolet, publié le samedi 6 décembre 2025 19:21 - Mis à jour le lundi 8 décembre 2025 08:33
Travail de la Classe Défense et Sécurité Globale sur le Caporal Marcel Viffray (1922-2016), Résistant et Chasseur Alpin, fut l'un des héros de la Bataille du Roc Noir (mars 1945), un “petit Verdun” où il fut blessé en commandant seul ses hommes.

Caporal Marcel VIFFRAY : De la Résistance au “Petit Verdun” du Roc Noir

Né en Savoie en 1922, Marcel Viffray est issu d’un milieu modeste et reçoit une éducation catholique.
Titulaire du brevet supérieur en 1942, il est appelé au chantier de jeunesse mais, réfractaire au Service du Travail Obligatoire (S.T.O), il déserte en mai 1943.

Sous l’alias Bogey, il rejoint la Résistance armée dans les Forces Françaises de l'Intérieur (F.F.I) avec son frère, participe à la Libération d’Aix-les-Bains, puis s’engage comme simple soldat dans les Chasseurs alpins.

Le combat acharné du Roc Noir

C’est dans les rangs des Chasseurs Alpins qu’il prend part à l’âpre Bataille du Roc Noir (22-31 mars 1945), menée pour reprendre le piton et la Fort de La Redoute ruinée au-dessus du Col du Petit Saint-Bernard. 
Ces combats, décrits par Viffray comme un “petit Verdun”, se déroulèrent en quatre phases sous haute intensité.

  • Les assauts successifs : 
    Après un premier échec le 23 mars dû à un manque de munitions, une attaque générale est lancée dans la nuit du 25, dans un “brouillard à couper au couteau”. 
    Viffray et sa section animent la base de feu, mais les Allemands, bien retranchés, rendent la progression difficile. 
    Une tentative menée le 27 mars se solde également par un nouvel échec.
  • Le sacrifice du 31 mars : 
    Le matin du 31 mars, le temps s’éclaircit, permettant l’ultime assaut.
    Les Chasseurs se lancent dans une véritable “mission de sacrifice” sous la mitraille. 
    Lorsque le lieutenant Ruyer est blessé à la tempe, la panique menace. 
    Viffray, malgré le chaos, prend le commandement et ordonne de reprendre les tirs pour stopper la contre-attaque ennemie et remonter le moral des troupes.

Seul gradé actif, il se retrouve à la tête des quinze derniers hommes valides pour commander le feu et organiser l’évacuation des blessés. 
Il est lui-même atteint d’une balle au bras gauche par le tir incessant de l’adversaire. 
L’arrivée de renforts permet finalement aux sections Weber et Char de prendre le Roc Noir, faisant 40 prisonniers. 
La bataille se solde par un lourd bilan de 15 Chasseurs tués et 60 blessés. 
Marcel Viffray terminera son engagement militaire à Innsbruck.

L’après-guerre et la mémoire

Démobilisé en décembre 1945, Marcel Viffray devient instituteur et directeur d’école à Chambéry jusqu’à sa retraite en 1977. 
Il se consacre également au devoir de mémoire, menant une action en 2013 pour que les noms des 14 “oubliés de La Féclaz” soient inscrits sur le monument commémoratif. 
Il s’est éteint en 2016.

Travail de Nathan, Ambroise, Hugo, Cyprien et Samuel, élèves de la classe Défense du Lycée Le Nivolet : 
La Bataille du Roc Noir selon un de ses combattant : Caporal Marcel VIFFRAY